Depuis l'annonce, en 2021, d'un projet de parc éolien entre Issoudun et Vouillon, des riverains ont créé une association pour tenter d'empêcher sa concrétisation. Ils tenaient leur première réunion de l'année vendredi 7 janvier 2022, à Thizay.
Dès l’entrée de Thizay, les automobilistes sont mis au parfum : des calicots « non aux éoliennes » sont accrochés contre des clôtures. On ne peut pas les rater.
Il faut dire que depuis l’annonce d’un projet de parc éolien de quatorze à dix-huit mats, en 2021, dont les travaux devraient débuter dès 2026, la colère gronde auprès d’une majorité de riverains (1). Si bien qu’une association, Brives-Thizay : je préserve mon environnement (2), s’est montée presque aussitôt.
« Je me battrai jusqu'au bout contre ce projet »
Vendredi 7 janvier au soir, les membres se sont réunis pour la première réunion publique de l’année, avec l’ambition « de faire capoter le projet », nommé Les Grands Aiguillons. « Je me battrai jusqu’au bout contre celui-ci », amorce Guy Mazzesi, habitant de Thizay dont l’engagement dépasse la hauteur des pales. « Elles feront 72 mètres, pour une hauteur totale de l’éolienne de 184 m », précise-t-il. C’est quatre fois le building Saint-Cyran de Châteauroux, a calculé l’association.
Face à un diaporama constitué des plans du projet, qui s’étend d’Issoudun à Vouillon, le bénévole alerte la trentaine de personnes présentes que « les éoliennes seront entre les habitations et le soleil. Comme les pièces de vie sont tournées vers l’est, nous sommes dans le pire cas possible ».
« Un impact écologique nul »
Au-delà de l’impact visuel, l’association fustige contre « un impact écologique nul avec des éoliennes intrinsèquement polluantes » de par leur conception en acier et leur fondation en béton, « et qui ne tournent que 24 % du temps, générant une faible production d’électricité ».
« Nous avons largement dépassé l’objectif de produire 400 mégawatts en Champagne-Berrichonne. Nous en sommes à 530 MW. Il est inutile d’en faire plus », estime Antoine Jouanneau, président de l’association, qui juge que les éoliennes sont avant tout « un système qui ne bénéficie qu’aux financiers et à une poignée de propriétaires fonciers ».
(1) Deux consultations publiques ont été réalisées à Brives et Thizay. La première a donné, en 2019, 76 % des voix contre, et la seconde, faite en octobre 2021, 78 %. (2) Encore nommée « Assez d’éoliennes, préservons l’environnement à Brives Thizay » jusqu’à novembre 2021.